De sa voiture, elle sort plusieurs cartons. Dessus, écrit à la main, la mention « baby clothes. size : one month ». Soit « vêtements pour bébé, taille : un mois » marqué en anglais pour qu’à l’autre bout de l’Europe, on sache immédiatement ce que cachent ces colis d’aide. Ce mardi 1er mars, Élodie Sandona, de Châtillon-sur-Cher, a été l’une des premières à répondre à l’appel de Nelson Jourdin en faveur des réfugiés ukrainiens.
Le patron de la casse auto Caréco, à Gièvres, a eu l’idée lundi matin de mettre à profit les ressources de son entreprise pour venir en aide aux Ukrainiens qui fuient la guerre. Sur Internet, il a lancé un appel aux dons pour des vêtements (en bon état), des produits pour enfants (couches, biberons, lingettes…) ou encore des jouets, des jeux, des livres… Et l’appel commence à être entendu.
On se dit qu’au 21e siècle on aurait dû tirer les leçons des guerres du siècle précédent »
La casse auto de Gièvres a noué une relation commerciale très forte avec la Pologne, pays voisin de l’Ukraine où on estime que 200.000 Ukrainiens se sont réfugiés depuis l’invasion russe. « Nous travaillons depuis 25 ans avec des clients polonais, essentiellement dans le centre du pays », explique Nelson Jourdin qui souligne que ses contacts sur place connaissent déjà des exilés ukrainiens et lui donnent la certitude que les dons récoltés iront bien à ceux qui en ont besoin.
En temps normal, chaque semaine, des camions, conduits par des chauffeurs polonais, partent de la casse de Gièvres pour livrer des voitures ou des pièces automobiles en Pologne à des sociétés semblables à Caréco. « C’est simple, on mettra les colis d’aide dans les camions ou dans les voitures qu’ils transportent, précise Nelson Jourdin. Il n’y aura même pas de frais de transport ! En Pologne, nos clients transmettront les colis aux organismes qui viennent en aide aux réfugiés ukrainiens. » Le premier camion devrait partir en fin de semaine.
« On se dit qu’au 21e siècle, on aurait dû tirer les leçons des guerres du siècle précédent. Que ce n’est pas possible de voir cela, ces gens obligés de partir de chez eux, sans rien ou presque. On ne sait jamais comment aider » conclut Élodie Sandona, heureuse de pouvoir le faire grâce à cette initiative. L’opération pourrait se poursuivre au moins jusqu’à fin mars.