Publié le 06/01/2023  Mis à jour le 06/01/2023

 
 

Boudez-vous les pièces d’occasion pour votre véhicule ?

Les pièces de réemploi peinent à prendre en France, malgré une filière du traitement des véhicules hors d'usage (VHU) qui s'organise. De son côté, le gouvernement veut responsabiliser les constructeurs.

Les constructeurs peuvent-ils rester de simples vendeurs de voitures, sans tenir compte de ce que deviendront leurs produits une fois dans la nature ? La première ministre Elisabeth Borne, à l’occasion d’un déplacement dans une casse au mois de décembre, avait tenu à clarifier la situation : « les constructeurs automobiles en filière REP seront obligés d’aller chercher gratuitement les véhicules usagés chez les particuliers qui en font la demande, mais aussi les véhicules abandonnés dans la nature« . Cette filière REP (Responsabilité élargie du producteur) doit permettre d’accélérer l’usage des pièces de réemploi. Problème : les garagistes et réparateurs qui les proposent sont encore trop rares, et les clients qui les acceptent parfois tout autant.

Une vraie économie circulaire

L’une des plus grandes casses (ou plutôt « démolisseur-recycleur ») de France à Gièvres Auto, membre du réseau Careco (spécialisé dans la pièce d’occasion), annonce atteindre un taux de recyclage de 95 % sur les VHU récupérés jusqu’à maintenant. Un des 1600 centres de traitement des véhicules hors d’usage en France, qui participe justement à cet écocystème important, qui craint toutefois la concurrence désormais des constructeurs automobiles. Renault, notamment, a misé là dessus dans sa Refactory, et le dernier décret d décembre sur les VHU va clairement inciter les grandes marques automobiles à s’y mettre.

De leur côté, ces grandes casses ont développé au fil des ans de véritables catalogues en ligne de pièces détachées de toute sorte, à des prix évidemment bien plus intéressant que le neuf. Mais la sauce ne prend pas toujours, alors que l’exécutif souhaite mettre fin à l’automobile « jetable« , comme l’expliquait Elisabeth Borne.

La fameuse pièce de réemploi plafonne pourtant en France. L’an dernier, 12 millions de ce type de pièce utilisées en France l’année dernière. En 2022, les « casseurs » estimaient à 20 millions, sur l’année, le nombre de pièces retirées des VHU et pouvant avoir ensuite une seconde vie.

Avez-vous pourtant déjà eu des propositions de votre garagiste pour des pièces de réemploi afin d’alléger la facture et d’éviter la pièce neuve ? Pas sûr. A l’automne, la DGCCRF pointait déjà le secteur du doigt : « le respect des règles spécifiques relatives aux contrats ayant un objet particulier : informations sur les pièces issues de l’économie circulaire (taux d’anomalie de 56 %) » fait partie de la liste des manquements des garagistes.

La voiture électrique, comme une mine d’or

La donne pourrait rapidement changer avec la voiture électrique. Si les électriques en VHU seront traités en partie comme un véhicule thermique normal (récupération de nombreux éléments et organes), il n’empêche que la batterie reste l’élément le plus onéreux. Et les constructeurs, qui ont à l’origine payé cher pour produire ces batteries, seront probablement très intéressés de les récupérer soit pour les recycler, soit pour s’en servir comme stockage d’énergie secondaire. Volkswagen avait d’ailleurs imaginé un nouveau schéma commercial dans lequel le véhicule électrique suivrait plusieurs contrats de leasing avant de revenir en fin de vie chez son constructeur. Lequel ne perdrait pas la main sur les métaux précieux pour produire la batterie.

Publié le 06/01/2023  Mis à jour le 06/01/2023

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