AUTO HEROES « CASSEUR Étoile !! » (Nelson Jourdin)

Au-delà de casser des voitures, Nelson Jourdin casse avant tout les stéréotypes. Le commerce dans le sang, l'automobile en intraveineuse, Nelson c'est un style, une gueule de cinéma et une "coolitude" profondément ancrée en lui. Bienvenue dans l'univers du casseur 2.0. texte Ethan Valentin - photos Fabrice Berry

Vous connaissez peut-être Nelson Jourdin pour l’émission Trésors de casse, sur RMC Découverte.

Ce n’est que la face visible de Nelson, un personnage aussi attachant qu’éclairé. À 49 ans, il se définit comme un « casseur 2.0 », métier qu’il débute à l’âge de 22 ans. Mais en réalité, l’histoire commence bien avant: J’ai été initié au métier de la ferraille par ma tante qui travaillait chez un gros ferrailleur, j’avais sept ans. Le samedi
après-midi j’allais avec elle trier les métaux. » ( Quelques
années plus tard, à treize ans, il suit son beau-père, Jacky,
dans son activité de casse auto :

« J’aimais bien passer du temps à démonter les moteurs, séparer les métaux. Un jour, il m’emmène à une vente aux enchères et m’avance de quoi acheter deux Mobylettes. Je répare la première, la repeins et la revends. C’est comme ça que commence ma passion pour le commerce et le deux-roues. Jusqu’à mes 18 ans, j’ai dû réparer et vendre 60 à 70 Mobylettes. »

 

À la majorité, ses permis en poche, Nelson s’attaque aux motos et s’essaie aux voitures. Deux ans plus tard, il se lance dans l’aventure de la casse moto en louant le fonds de commerce de son beau-père.
Il y conserve l’activité auto et y ajoute la moto : < Je me rends
rapidement compte que faire ux est compliqué en termes
de temps et de finances. Je décide de me concentrer sur la
voiture et garde la moto comme passion (NDLR : Nelson
fait de la compétition en Superbike et Promosport de 1993
à 2000). » Il rachète Gièvres Auto, développe son business,
multiplie les sites, embauche. Il devient référencé chez les
assureurs : < Tout véhicule accidenté que l’expert estime non
réparable arrive chez nous. C’est le gros de notre flotte.
Petit à petit, il change l’image de la casse automobile: <J’aime
le côté atypique, authentique, de la casse. Avec les années,
on est passé de l’image « amas de tas de ferraille, avec un

cadavre caché dans le cofre d’une voiture prête à être

broyée », que tout le monde voyait dans les films, à quelque

chose de plus proche des gens, de l’écologie et du recyclage.

On s’est mis à démonter les pièces, les nettoyer, mettre les

voitures sur chandelles. J’aime le contact avec les gens. On

est tous clients, on attend qu’il y ait un service, du savoir-

vivre. » En parallèle, sa passion pour l’automobile l’amène à s’intéresser aux voitures de sport :

« Je me suis dit, quoi de plus génial que de mêler le boulot au plaisir. J’ai commencé à retaper des voitures qui me faisaient rêver. Je me rappelle ma première Porsche, une 928. J’adorais cette voiture un peu boudée, avec son gros V8. Je ne cherche pas forcément des voitures de valeur, plutôt des choses atypiques. »

Nelson fait l’acquisition de quelques modèles emblématiques

comme une AC Cobra, une Porsche Cayman de course,

une Mercedes SLS, une Ferrari 512 TR et une Porsche 965

Turbo, toutes récupérées abîmées et réparées. Avec les années,

cadavre caché dans le cofre d’une voiture prête à être broyée », que tout le monde voyait dans les films, à quelque chose de plus proche des gens, de l’écologie et du recyclage.

On s’est mis à démonter les pièces, les nettoyer, mettre les voitures sur chandelles. J’aime le contact avec les gens. On est tous clients, on attend qu’il y ait un service, du savoir-vivre. » En parallèle, sa passion pour l’automobile l’amène à s’intéresser aux voitures de sport :

« Je me suis dit, quoi de plus génial que de mêler le boulot au plaisir. J’ai commencé à retaper des voitures qui me faisaient rêver. Je me rappelle ma première Porsche, une 928. J’adorais cette voiture un peu boudée, avec son gros V8. Je ne cherche pas forcément des voitures de valeur, plutôt des choses atypiques. »

Nelson fait l’acquisition de quelques modèles emblématiques comme une AC Cobra, une Porsche Cayman de course, une Mercedes SLS, une Ferrari 512 TR et une Porsche 965 Turbo, toutes récupérées, abîmées et réparées. Avec les années, presque toutes les voitures de rêve lui sont passées entre les mains, de la Ferrari Pista à la Lamborghini Urus, en passant par les Hummer H1, H2 et H3, la Lamborghini Murcielago et autre Porsche 992 Turbo :

« C’est fou la chance et la magie de pouvoir redonner vie à des voitures qui m’ont fait rêver plus jeune et de profiter de quelques-unes d’entre elles avant de les vendre. Aujourd’hui on est leader dans l’achat de voitures de sport accidentées. »

Gièvres Auto, son entreprise, traite environ 4 000 voitures accidentées par an et compte un peu plus de quarante collaborateurs, une des plus grandes fiertés de Nelson qui s’occupe de ses employés comme d’une famille :  On travaille cette cohésion d’équipe depuis longtemps, ça crée de belles choses. » Inventif, il aime sortir des sentiers battus. Il a par exemple créé une journée où tout le monde change de

poste:

« La comptable peut se retrouver en mécanique, moi aux pièces détachées.. On comprend tous un peu mieux le métier de l’autre. »

Les déplacements de l’équipe sont souvent l’occasion pour chacun d’essayer les supercars du moment:

« Il ne faut pas trop se laisser déborder quand même, au début on y va tranquille et à la fin de la journée tout le monde veut faire une course. »

Nelson implique ses équipes sur les réseaux sociaux, avec plus de 200 000 vues par vidéo : « On montre les coulisses, quand on roule dans une voiture sans

les portes, ça devient vite amusant. » Jusqu’au jour où RMC Découverte l’a contacté pour lui proposer une émission sur les casses auto, Trésors de casse. La première saison est constituée de trois épisodes : «C’était amusant mais dificile au début. Tu es filmé dans ton quotidien, tu n’es pas très à l’aise. Et puis à un moment, tu oublies qu’ils sont là. » L’émission cartonne avec 500 000 téléspectateurs :

« Ça a créé quelque chose aussi chez nous… Quand l’équipe est partie, ça nous a fait un gros vide. »

En 2020, une nouvelle saison de six épisodes sort. On y retrouve un Renault R2062 Goélette musclé (le moteur d’orgine a été remplacé par un six cylindres BMW), une Mercedes SLS, une Ferrari Testarossa: < Chaque épisode a un thème avec une voiture phare. Dans l’un d’eux, on récupère une 4L qu’on prépare et qu’on donne à des jeunes pour faire le 4L Trophy. Au final, ce qui ressort de l’émission, ce n’est pas la Testarossa ou la SLS, c’est l’esprit d’équipe.» Au point d’être envahi de CV de téléspectateurs qui veulent changer de métier. Nelson et ses équipes tournent actuellement la troisième saison:

 » Je me disais que les gens allaient se lasser, mais finalement c’est comme ces séries où on garde l’univers mais où les personnes et les histoires changent. Et puis c’est un métier peu connu, les gens le découvrent d’une manière un peu originale, qui nous ressemble. »

Nelson Jourdin ne fait pas que casser des voitures, il redéfinit les règles du jeu au sens large.

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